Le radon dans les écoles : sommaire de l’effort de dépistage au Canada

Sous la direction de Anne-Marie Nicol, professeure agrégée, l’équipe de CAREX a relancé son enquête sur le dépistage du radon dans les écoles partout au Canada. Des employés ont communiqué avec les ministères de la Santé et de l’Éducation et les bureaux du médecin chef de chaque province et territoire. Ils ont également communiqué par la suite avec les directeurs généraux ou présidents de conseils scolaires afin de déterminer les écoles où les tests ont eu lieu, si des mesures de remédiation ont été prises dans les écoles où les niveaux de radon étaient élevés, et les enjeux associés aux tests ou à la remédiation.

Principales conclusions de l’enquête :

  • Des tests de dépistage du radon ont été effectués dans toutes les écoles en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et au Yukon.
  • Le taux de dépistage dans les écoles est peu élevé en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario et à Terre-Neuve.
  • Le Québec a adopté une approche collaborative en matière de dépistage du radon dans les écoles. Elle est dirigée par les ministères de l’Éducation et de la Santé et issue du comité intersectoriel sur le radon.
  • Plus de 500 écoles au pays se sont dit intéressées à effectuer un test de dépistage du radon ou à élaborer des plans pour le faire en 2018.
  • Certaines écoles, notamment dans des régions des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, sont construites au-dessus du sol sur des pieux et, par conséquent, les tests de radon ne sont peut-être pas nécessaires.[3]
  • Les résultats des tests de dépistage dans les écoles sont ouvertement accessibles au public uniquement à l’Île-du-Prince-Édouard et au Yukon.

Un résumé plus détaillé pour chaque province et territoire est fourni au bas de cette page.

MISE À JOUR : À la suite de la publication de ce rapport en 2017, un certain nombre d’écoles au Canada ont effectué des tests de dépistage du radon. En date de novembre 2018, 106 écoles supplémentaires avaient fait ces tests en Colombie-Britannique, dont six arrondissements scolaires (92 écoles), avec l’appui du Vancouver Coastal Health. En Alberta, 50 autres écoles effectueront des tests de dépistage à l’automne 2018-hiver 2019. Au Manitoba, 10 autres écoles ont fait des tests de dépistage avec des trousses fournies gratuitement par la Manitoba School Board Association.

Pourquoi faut-il réduire l’exposition au radon? CAREX Canada a un profil cancérigène sur le radon, disponible ici. Le radon est un gaz radioactif qui résulte de la désintégration de l’uranium présent naturellement dans le sol et la roche. Ce gaz émet des particules radioactives qui peuvent se fixer aux surfaces d’aérosols, de poussières et de la fumée et ainsi être facilement inhalées dans les poumons où il peut causer des dommages à l’ADN et développer un cancer.[4] Les évaluations de risque de CAREX Canada des cancérogènes de l’air ambiant indiquent que l’exposition au radon constitue la plus grande priorité au Canada.[5] Le gaz peut s’infiltrer dans les bâtiments par les planchers non finis, les joints de dalles, les puisards, les fenêtres ainsi que fissures et ouvertures dans les fondations.[6] Selon les estimations de l’Agence des États-Unis pour la protection de l’environnement (US EPA) les concentrations de radon seraient élevés dans une école sur cinq.[7]

Comment peut-on remédier à cette exposition? Dans le cadre de l’Enquête pancanadienne sur les concentrations de radon dans les habitations, Santé Canada a effectué des tests de dépistage dans un nombre d’habitations à travers le pays. Les résultats de cette enquête ont été reproduits sur les cartes qui se trouvent sur le site Web de CAREX Canada.[8,9] Ces cartes illustrent que les concentrations générales sont plus élevées dans certaines provinces que dans d’autres. Afin de réduire les risques pour la santé, Santé Canada recommande que des tests de dépistage et remédiation soient effectués dans tous les bâtiments, incluant les écoles et les habitations, afin que les concentrations de radon soient maintenues en-deçà de 200 Bq/m3 .[10] Santé Canada a également préparé une mise à jour du guide de dépistage dans les écoles.[11]

Toutefois, sans mandat national de dépistage dans les écoles, les provinces abordent la question à leur façon. Dans certaines provinces et certains territoires, les organismes responsables du dépistage dans les écoles sont les ministères de la Santé, de l’Éducation, de l’Infrastructure, des Transports et du Travail. Lorsque le gouvernement provincial n’est pas impliqué, les districts scolaires se chargent du dépistage et de la remédiation. Ces programmes bénéficient souvent de l’aide et du soutien d’organisations externes telles qu’associations du conseil scolaire, autorités sanitaires et syndicats d’enseignants.

En raison des changements apportés aux codes du bâtiment à travers le pays, les nouveaux édifices du gouvernement, y compris les écoles, sont conçus et construits avec un système d’atténuation du radon intégré pouvant être activé en cas de dépistage de niveaux de radon dépassant les lignes directrices établies par Santé Canada. En dépit d’un tel système, il est nécessaire de mener des tests de dépistage pour détecter les niveaux élevés de radon. Le dépistage du radon dans les écoles continue d’augmenter, et les employés de CAREX ont constaté que plus de 500 écoles se sont dit intéressées à effectuer un test de dépistage du radon ou à élaborer des plans pour le faire en 2018.

Pour voir une liste complète des ressources de CAREX sur l’exposition au radon au travail et dans les communautés, veuillez visiter notre page sujets spéciaux sur le radon.

Colombie-Britannique

À ce jour en 2017, la Colombie-Britannique (C.-B.) ne possède pas encore de programme de dépistage provincial dans les écoles. Celles-ci ont été désignées pour le dépistage dès les années 1990, lorsque des études ont été menées dans l’intérieur de la province. En 2009, WorkSafeBC a publié les résultats de ces tests dans un rapport intitulé Radon In British Columbia Work Places, qui indique que les concentrations de radon dépassaient 150 Bq/m3 dans 17 % des écoles de l’intérieur. On y a pris des mesures de remédiation ou elles ont été fermées pour d’autres raisons.

Des employés de CAREX ont communiqué avec 60 arrondissements scolaires publics en C.-B. pour mieux comprendre le travail de dépistage actuel. Nous avons découvert que des tests de dépistage du radon ont été menés dans 133 écoles publiques (8 %), mais pas dans 283 (18 %) écoles publiques. Les données de 45 arrondissements scolaires n’avaient pas été déclarées ou étaient inconnues, ce qui représente 1 150 écoles publiques (73 %). La plupart des arrondissements scolaires ayant fait rapport de dépistage de radon ont déclaré des concentrations inférieures à 200 Bq/m3. Des mesures de remédiation avaient été prises ou étaient en cours dans les écoles où les concentrations dépassaient 200 Bq/m3.

Un certain nombre d’arrondissements nous ont demandé comment démarrer le dépistage. Sept arrondissements scolaires, représentant en tout 134 écoles publiques, ont dit être intéressés à commencer le dépistage ou prévoyaient le faire en 2018.

MISE À JOUR: En date de novembre 2018, 106 écoles supplémentaires ont effectué des tests de dépistage du radon en Colombie-Britannique, dont six arrondissements scolaires (92 écoles), avec l’appui du Vancouver Coastal Health.

Alberta

En 2015, suite à des modifications au 2014 Alberta Building Code (ABC), un système d’atténuation du radon intégré doit être installé dans tout nouvel édifice public. Alberta Infrastructure a établi un mandat interne stipulant que tous les nouveaux bâtiments détenus ou appuyés par le gouvernement de l’Alberta doivent être conçus et construits conformément au ABC. Ces édifices gouvernementaux comprennent des écoles, des bâtiments de conseils scolaires, de conseils des soins de santé, de municipalités, d’établissements d’enseignement postsecondaire et d’autres organismes du secteur public.

De plus, Alberta Infrastructure a mis au point des spécifications techniques pour les systèmes d’atténuation du radon intégrés. Lorsque la construction d’un nouvel édifice est terminée, son propriétaire doit faire appel à un professionnel certifié du PNCR-C pour déterminer les concentrations de radon. Si les résultats dépassent les lignes directrices de Santé Canada, il doit activer le système de ventilation du radon. Ce programme a été lancé suite aux recommandations de Santé Canada et d’Alberta Health ayant trait au dépistage du radon dans tous les bâtiments publics.

Des employés de CAREX ont communiqué avec les 85 conseils scolaires en Alberta afin d’enquêter sur le dépistage du radon. Seulement 61 écoles (3 %) ont dit avoir fait l’objet de tests et 198 (8 %) ont confirmé que le dépistage n’avait pas eu lieu. Quatre-vingt-quinze écoles ont déclaré qu’elles étaient intéressées à commencer le dépistage ou prévoyaient le faire en 2018. Aucune donnée n’est connue ou déclarée pour 2 129 des 2 388 écoles en Alberta.

L’unité de l’environnement du bâtiment d’Alberta Infrastructure appuie les efforts de remédiation en fournissant des documents de spécifications techniques et en mettant en rapport les conseils scolaires avec des techniciens certifiés du PNCR-C et des organisations de tiers en vue de déterminer les options de remédiation. Parmi les efforts déployés, notons la mise à jour du programme en fonction des changements et des progrès du dépistage du radon, la technologie d’atténuation et les solutions de rechange proposées par les professionnels de l’industrie.

MISE À JOUR : En date de novembre 2018, 50 écoles supplémentaires en Alberta effectueront des tests de dépistage à l’automne 2018-hiver 2019.

Saskatchewan

La Saskatchewan a été la première province à mettre sur pied une initiative complète de dépistage du radon dans toutes les écoles de la province. Les premiers tests ont eu lieu entre avril et décembre 1990 afin d’évaluer la nécessité d’élaborer d’autres stratégies de réduction de l’exposition au radon.

Dans le cadre de l’échantillonnage initial, le gouvernement de la Saskatchewan a recommandé d’adopter des directives en matière de concentrations de radon davantage en harmonie avec celles de l’Organisation mondiale de la santé, établies à 100 Bq/m3. Par conséquent, le gouvernement de la Saskatchewan considère que toute école où les concentrations dépassent 112 Bq/m3 présente un risque élevé. Une telle école doit alors faire l’objet d’un nouveau dépistage afin de mesurer la véritable concentration de radon dans le bâtiment avant d’évaluer le besoin de remédiation. Les résultats de l’initiative menée en 1990 indiquaient que les concentrations de radon dépassaient 112 Bq/m3 dans 79 des écoles testées.

Lorsque les lignes directrices de Santé Canada ont été modifiées de 800 Bq/m3 à 200 Bq/m3 en 2007, le ministère de l’Éducation a procédé à un dépistage de suivi dans toutes les écoles. La province a réussi à prendre des mesures de remédiation et de dépistage dans tous les bâtiments où les concentrations de radon dépassaient 200 Bq/m3, et à réduire de nouveau le risque global associé au radon dans les écoles de la Saskatchewan conformément aux lignes directrices de Santé Canada.

L’engagement de la province à réduire l’exposition au radon dans les écoles a entraîné de nombreux tests dans les écoles préoccupantes. Le ministère de l’Éducation est également conscient des risques pour la santé associés à une exposition au radon prolongée et élevée, et construit de nouvelles écoles avec un système de ventilation et des éléments structuraux qui réduisent l’exposition.

Manitoba

Il n’existe au Manitoba aucune politique ni aucun programme de dépistage du radon dans les écoles publiques à l’échelle de la province. L’association des conseils scolaires du Manitoba a indiqué que le dépistage du radon est à la discrétion des conseils scolaires, mais qu’elle a aidé certains plus petits conseils à procéder au dépistage.

L’association des conseils scolaires du Manitoba a également confirmé que le dépistage du radon a commencé dans la province au début des années 1990, lorsqu’un programme à court terme a été exécuté dans plus de la moitié des écoles en employant 400 Bq/m3 comme niveau de référence, et six écoles ont signalé des résultats élevés. On a mis en œuvre des mesures correctives dans ces six écoles.

Depuis, Santé Canada a réduit à 200 Bq/m3 le niveau de référence pour les écoles et les édifices publics. En 2010, l’association des conseils scolaires du Manitoba a choisi au hasard 33 écoles et y a mené des tests de dépistage en utilisant le nouveau niveau de référence. Deux ont déclaré des niveaux supérieurs à ce dernier, et ont fait l’objet de travaux de remédiation depuis. Selon l’association, il est nécessaire de mener d’autres tests de dépistage de radon dans toutes les écoles.

Des employés de CAREX ont communiqué avec les 39 conseils scolaires de la province. De ce total, 76 écoles (8 %) ont confirmé les tests, et 33 écoles (3 %) ont confirmé que le dépistage n’avait pas eu lieu. Parmi les écoles testées, aucune ne présentait de concentrations supérieures aux lignes directrices de Santé Canada. Trente-deux conseils scolaires, qui sont chargés de 831 écoles publiques (88 %), n’ont fourni aucune donnée.

MISE À JOUR : En date de novembre 2018, 10 autres écoles ont fait des tests de dépistage du radon au Manitoba avec des trousses fournies gratuitement par la Manitoba Board Association.

Ontario

Le ministère de l’Éducation de l’Ontario a déclaré qu’il n’existe aucune politique ni aucun programme de dépistage du radon à l’échelle de la province. Tout dépistage du radon dans les écoles s’effectue à la discrétion d’Infrastructure Ontario en tant qu’agent de la Couronne des propriétaires de chaque bâtiment.

Des employés de CAREX ont communiqué avec les 84 conseils scolaires de la province. Sur le total des écoles contactées, 854 (18 %) ont déclaré avoir procédé au dépistage du radon et 1 230 (25 %) ont confirmé qu’aucun test n’avait été effectué. Parmi les écoles ayant fait l’objet de dépistage, deux conseils scolaires responsables de 601 écoles ont indiqué qu’ils avaient pris des mesures correctives là où les concentrations dépassaient les lignes directrices de Santé Canada. Ils n’ont toutefois pas indiqué le nombre d’écoles ou les concentrations étaient élevées.

Plusieurs conseils scolaires ont dit ne pas avoir procédé au dépistage du radon car ce n’est pas obligatoire, mais qu’ils le feraient si ce l’était. Aucun rapport ou données connues ne sont associés au dépistage du radon dans 61 conseils scolaires représentant 2 807 écoles (57 %).

Québec

Au cours des récentes années, le Québec est devenu un chef de file de l’augmentation du dépistage du radon dans les écoles. Le programme de la province a été mis sur pied en 2007 en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). La collaboration était issue du Comité intersectoriel québécois sur le radon (CIQR), créé par le MSSS pour élaborer et mettre en œuvre le plan d’action du Québec visant à réduire les conséquences sur la santé d’une exposition au radon prolongée et élevée.

En 2009, le CIQR a mis à l’essai un programme de dépistage dans 65 écoles. Suite à cela, une initiative à l’échelle de la province a été lancée pour procéder au dépistage dans les 3 600 édifices publics et établissements d’enseignement privé en août 2011. Le MEES a alors fortement recommandé que le dépistage du radon ait lieu dans toutes les écoles et qu’on en fasse rapport. L’information a été transmise au CIQR en juillet 2014.

En définitive, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a réuni toute l’information sur le radon et compilé les résultats, 57 % des écoles s’étant conformées à la recommandation de dépistage du radon. L’INSPQ a déterminé que 124 tests montraient des concentrations supérieures aux lignes directrices de Santé Canada. Des documents d’information sur les effets du radon et les stratégies d’atténuation potentielles ont été envoyés à tous les participants, l’accent étant sur une communication claire visant à informer les participants du travail déjà effectué et des résultats du dépistage.

Ce programme a eu pour résultat secondaire une augmentation du dépistage du radon dans les habitations. De plus, le MEES a recommandé que toutes les nouvelles écoles et tous les projets d’agrandissement d’école soient conçus à l’aide des méthodes énoncées dans le code du bâtiment de la province en vue d’atténuer les risques souterrains comme le radon. On encourage aussi le MEES à envoyer des rappels aux directeurs des conseils scolaires responsables des écoles qui n’ont pas pris part à l’initiative de dépistage en 2014 afin de promouvoir le dépistage futur.

Nouveau-Brunswick

Suite à la première publication des lignes directrices en matière d’exposition au radon de Santé Canada en 1990, la Direction Installations éducatives et Transport scolaire a procédé au dépistage du radon dans toutes les écoles. Lorsque Santé Canada a diminué sa concentration de radon acceptable de 800 to 200 Bq/m3 en 2007, la province a lancé un programme de plusieurs années pour effectuer des tests dans toutes les écoles et prendre des mesures correctives au besoin. De 2008 à 2013, le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance et le ministère de la Santé ont effectué des tests à 325 emplacements, notamment des écoles et des bureaux de conseils scolaires. Par conséquent, le premier ministère a investi plus de 3,6 millions de dollars dans le dépistage du radon et pris des mesures de remédiation dans 49 écoles.

Le Bureau du médecin-hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick déclare qu’aucune loi ni règlement n’exige le dépistage du radon dans toutes les écoles, mais qu’il existe à l’échelle de la province un protocole de dépistage du radon fondé sur les lignes directrices de Santé Canada. Les écoles où on a pris des mesures correctives ou qui ont enregistré des concentrations de radon supérieures aux lignes directrices font l’objet de nouveaux tests chaque année, tout comme les écoles récemment rénovées. On prévoit procéder à un nouveau dépistage dans 49 écoles durant l’automne 2017 et l’hiver 2018. Le calendrier de dépistage s’étend jusqu’à l’hiver 2021. Le Nouveau-Brunswick a mentionné que le coût représente un enjeu clé dans la poursuite de son programme de dépistage.

Nouvelle-Écosse

La Nouvelle-Écosse a effectué des tests dans toutes les écoles publiques au moins une fois dans le cadre de son programme de dépistage du radon, et pris des mesures correctives dans toutes les écoles publiques où les concentrations étaient supérieures aux lignes directrices de Santé Canada. De plus, la province a mené des tests de suivi après la remédiation afin de s’assurer que les concentrations de radon avaient diminué.

Le ministère du Transport et de l’Infrastructure a créé de nouvelles clauses obligatoires dans l’édition 2010 du Design Requirements Manual (manuel des exigences en matière de conception). Le manuel stipule des exigences qui sont courantes dans tous les projets d’édifices provinciaux, notamment les spécifications en matière de conception d’établissements d’enseignement. La Division 31, Terrassement, comprend 31.21.00, Atténuation du dégagement de gaz et la clause 31.21.1.0 stipule que lorsque l’évaluation environnementale de phase 1 indique une présence de radon, d’HPT ou d’autres déchets radioactifs à des niveaux de contamination, ou suite aux instructions du ministère, il est nécessaire de concevoir et d’installer un système d’extraction à la vapeur. La clause C31.21.1.2 stipule qu’à moins de recommandation suivant l’évaluation environnementale de phase 1 ou d’instructions du ministère, il est nécessaire de concevoir un système d’extraction à la vapeur passif pouvant être activé dans l’avenir.

Ces ajouts font en sorte qu’il faut mener une évaluation environnementale afin de détecter la présence de radon dans tous les nouveaux établissements d’enseignement et, en présence de concentrations élevées après la fin des travaux de construction, mettre en œuvre des mesures correctives. Suite à l’ajout de la clause 31.21.1.2 au manuel d’exigences en matière de conception, chaque nouvelle école comportera un système d’extraction à la vapeur passif pouvant être activé dans l’avenir.

Île-du-Prince-Édouard

Les ministères de l’Éducation et de la Santé ont mis en œuvre un programme de dépistage du radon dans toutes les écoles en 2008, en collaboration avec des experts du PNCR-C. Le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard a assumé tous les coûts de l’initiative, n’imposant ainsi aucun fardeau financier aux conseils scolaires.

En juin 2008, 56 écoles avaient été testées durant la phase 1. Tous les résultats et les directives en matière de remédiation étaient accessibles au public dans le rapport Radon Survey at Selected Sites Across Prince Edward Island. Ce rapport précisait que 11 écoles exigeaient des mesures correctives.

Toutes les écoles restantes ont été testées en 2009 durant la phase 2, ainsi que les écoles ayant fait l’objet de remédiation. Les résultats étaient de nouveau accessibles au public dans le rapport Phase 2 – Radon Survey at Selected Sites Prince Edward Island. Le dépistage a été effectué afin de confirmer que des mesures correctives étaient bien requises dans ces édifices spécifiques. Durant la phase 2, trois autres écoles ont enregistré des concentrations de radon supérieures aux lignes directrices de Santé Canada, ce qui a mené les ministères de la Santé et de l’Éducation à déployer des efforts d’atténuation dans toutes les écoles où les concentrations étaient supérieures plus d’une fois à celles énoncées dans les lignes directrices du gouvernement fédéral. Ce programme a eu pour effet à long terme que le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard procède maintenant au dépistage et à des mesures d’atténuation pour réduire les concentrations de radon dans toute nouvelle école.

Terre-Neuve-et-Labrador

Toute préoccupation concernant l’infrastructure des écoles, y compris le dépistage et l’atténuation du radon, est transmise au ministère du Transport et du Travail. Dans cette province, 257 écoles publiques (98 %) ont indiqué qu’elles n’avaient pas fait l’objet de dépistage du radon. Aucune donnée n’avait été signalée ou n’était connue pour 2 % des écoles publiques. Selon les écoles où le dépistage n’a pas eu lieu, une politique ou un programme de dépistage du radon à l’échelle de la province est nécessaire pour se conformer aux lignes directrices de Santé Canada.

Yukon

Le ministère de l’Éducation du Yukon a lancé un programme de dépistage du radon dans toutes les écoles entre 2016 et 2017. Il a élaboré des lignes directrices pour surveiller régulièrement les concentrations de radon dans les édifices publics, notamment les écoles. Il a également mis au point des lignes directrices visant la prise de mesures correctives dans les écoles où les concentrations de radon dépassent les lignes directrices de Santé Canada, et ce, dans les délais recommandés par le gouvernement fédéral du Canada.

Tout comme l’île-du-Prince-Édouard, le Yukon a fait en sorte que les rapports de toutes les concentrations de radon enregistrées dans les écoles soient accessibles au public en ligne. Les résultats actuels indiquent que trois établissements ont des concentrations dépassant les lignes directrices de Santé Canada. Le gouvernement Yukon a confirmé qu’il prenait des mesures correctives dans ces trois écoles.

Le programme de dépistage du Yukon prévoit dans l’avenir un dépistage toute l’année dans toutes les écoles afin d’obtenir une lecture annuelle exacte des concentrations de radon, ce qui peut mener à des mesures d’atténuation.

Nunavut

Le Nunavut est la seule région au Canada où toutes les écoles sont construites sur des pilotis ou des pieux pour les surélever. Il n’est pas nécessaire d’effectuer un dépistage dans ces bâtiments, car l’espace et la circulation de l’air entre leur dessous et le sol permet au radon de s’échapper dans l’atmosphère plutôt que de s’accumuler dans l’édifice au-dessus. Le ministère de la Santé du gouvernement du Nunavut a déclaré qu’aucune école n’a fait l’objet de dépistage du radon en raison de cette méthode de construction.

Territoires du Nord-Ouest

Certaines écoles dans les Territoires du Nord-Ouest sont également construites sur des pieux qui les surélèvent. Il n’est pas nécessaire d’effectuer un dépistage dans ces bâtiments, comme ceux au Nunavut (voir la section sur le Nunavut plus haut).

Le ministère de l’Infrastructure des Territoires du Nord-Ouest a déclaré qu’un dépistage du radon avait été effectué dans les écoles préoccupantes. Ses dossiers montrent qu’une école avait fait rapport de concentrations supérieures aux lignes directrices de Santé Canada, et que des mesures correctives y ont été prises.

Références

Sources

1. Health Canada. Radon: About (2023)
3. US Environmental Protection Agency. Building Radon Out (2001) (PDF)
5. Setton E, Hystad P, Poplawski K, Cheasley R, Cervantes-Larios A, Keller CP, Demers PA. “Risk-based indicators of Canadians’ exposures to environmental carcinogens.” Environ Health 2013;12(1):15.
6. Health Canada. Radon: Is it in your home? (2014)
7. US Environmental Protection Agency. Radon in Schools (2016)

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Sources de pollution de l’air liée à la circulation – carcinogènes prioritaires

Environ un tiers de la population canadienne est exposée à de la pollution de l’air liée à la circulation là où ils habitent (se définit comme étant à 500m près d’une autoroute ou à 100m d’une grande artère municipale).[1] Les concentrations de polluants peuvent varier considérablement au sein d’une même région géographique, mais les gens qui habitent près de grandes artères ou de couloirs de la circulation peuvent être exposés à des concentrations supérieures.[2] La principale voie d’exposition de ces cancérogènes est l’inhalation.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe la pollution de l’air comme carcinogène pour l’homme; l’échappement des voitures ou pollution liée à la circulation est un important facteur contribuant à la pollution atmosphérique. L’échappement des moteurs à essence et au diesel est un mélange complexe de substances formées en tant que sous-produit de la consommation de carburant. Cette substance comprend aussi nombre de fines particules, ou matière particulaire, de carcinogènes connus ou présumés (mélange d’une grande variété de produits chimiques dont le diamètre peut varier), le 1,3-butadiène, le benzène et le formaldéhyde entre autres. Cette pollution contient aussi des substances, telles que les oxydes d’azotele dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone et l’ozone, qui sont liées à des problèmes de santé autres que le cancer. Cependant ce sommaire portera uniquement sur les agents carcinogènes.

CAREX Canada classe les carcinogènes en fonction de l’évaluation faite par le CIRC et en évalue l’exposition potentielle dans le contexte canadien. Nos estimations en termes d’exposition environnementale aident à déterminer les polluants atmosphériques prioritaires liés à la circulation et liés au cancer. Ces polluants comprennent les moteurs au diesel et à l’essence ainsi que les composantes individuelles trouvées dans leurs échappements. Il faut remarquer que nous n’avons pas d’estimations pour certaines de ces substances figurant sur la liste en raison du manque de données (p. ex. la pollution par les matières suspendues) ou pour celles que le CIRC vient de classer récemment (p. ex. l’échappement des moteurs à essence).

Certaines stratégies peuvent aider à réduire l’exposition environnementale à cette pollution, notamment la réduction de la circulation, l’amélioration des normes relatives aux échappements ainsi que la mise en place de politiques liées à l’aménagement des terres (par exemple la mise en place de zones tampons entre les grandes artères et les édifices où les gens vivent et travaillent).[2] Visitez notre page Web sur la réduction des expositions pour en savoir plus.

Références

Sources

1. Brauer M, Reynolds C, Hystad P. Traffic-related air pollution and health in CanadaCMAJ. 2013; 185(18): 1557-1558.
2. Public Health Ontario. Traffic-related air pollution: Avoiding the TRAP zone. Last updated March 15, 2016.


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