RAYONNEMENT – AGENT CANCÉROGÈNE (IARC 1)

IARC Monograph Vol. 55, 1992 (Group 1)
IARC Monograph Vol 100D, 2012 (Group 1)

Rayonnement Solaire

Renseignements généraux

Le rayonnement solaire comprend la majorité du spectre électromagnétique,[1] y compris le rayonnement ionisant «rayons cosmiques, rayons gamma et rayons X», le rayonnement optique «rayons ultraviolets, rayons lumineux et infrarouge» et le rayonnement de radiofréquences.[2] Les longueurs d’onde comprises entre 100 et 400 nm dans la bande optique sont connues comme étant des rayons ultraviolets (UV) à large spectre que les plantes utilisent dans la photosynthèse et les humains dans la synthèse de la vitamine D.[1] Ces longueurs d’onde peuvent aussi être nuisibles aux êtres vivants.[1] Les trois composantes des UV sont : UV-A (315-400 nm), UV-B (280-315 nm) et UV-C (100-280 nm).[1,2]

Les rayons ultraviolets sont produits par une variété de sources de lumière naturelle et artificielle.[3] La source naturelle principale d’exposition aux rayons ultraviolets est le soleil. Environ 95 p. cent de la lumière du soleil atteignant la surface de la terre sont des UV-A et cinq p. cent sont des UV-B.[1,2] C’est l’atmosphère qui enlève les rayons UV-C du soleil.[4] Les degrés d’exposition aux rayons ultraviolets provenant du soleil pour la population générale varient selon les conditions géographiques, saisonnières, le moment de la journée et la météorologie,[4] ainsi que selon le temps passé à l’extérieur et la surface de la peau exposée.[4]

Au cours du siècle dernier, des sources artificielles de rayons ultraviolets ont contribué encore davantage aux degrés d’exposition pendant certaines activités professionnelles ou récréatives.[5] Pour obtenir davantage de renseignements sur ces sources d’exposition, veuillez consulter Rayons ultraviolets artificiels.

Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le rayonnement solaire comme cancérogène du groupe 1 pour l’homme (3), présentant un lien bien établi avec le cancer de la peau «mélanome malin cutané et cancer de la peau non mélanocytaire».[1] Des études supplémentaires ont trouvé qu’il y avait un lien entre le rayonnement solaire et le mélanome de l’œil et le lymphome non hodgkinien.[1] Les rayons ultraviolets d’origine solaire sont la cause la plus importante du cancer de la peau, et le cancer de la peau est le cancer le plus commun du monde.

Règlements et directives

Aucune limite d’exposition professionnelle spécifique au rayonnement solaire n’a été établie au Canada.[6] En général, les limites d’exposition professionnelle aux rayons ultraviolets concernent les sources artificielles, bien que ces limites puissent être dépassées facilement par l’exposition au rayonnement solaire de l’extérieur pendant le printemps ou l’été.[5]

En ce qui concerne l’exposition aux rayons ultraviolets artificiels, beaucoup de juridictions canadiennes respectent les valeurs limites d’expositions aux rayons ultraviolets (VLE) établies par l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH).[7] Le tableau ci-dessous indique les valeurs limites de l’exposition de l’ACGIH concernant les rayons ultraviolets avec des longueurs d’onde dans l’air comprises entre 180 et 400 nanomètres. Si une personne adulte à la peau claire normalement sensible est exposée à un rayonnement inférieur à ces valeurs limites, elle ne présentera sans doute pas d’effets aigus, tels que l’érythème «coup de soleil» ou la photokératite «la brûlure par flash électrique ou l’ophtalmie des neiges».[8] Cependant, presque toutes les provinces et territoires excluent le rayonnement solaire des limites d’exposition professionnelle aux rayons ultraviolets «sauf la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, où les règlements de la santé et sécurité au travail n’excluent pas explicitement les rayons ultraviolets d’origine solaire des limites d’exposition aux rayons ultraviolets».

J/M= JOULES PER SQUARE METRE

Afin de contrôler l’exposition professionnelle aux rayons ultraviolets d’origine solaire, il existe plusieurs méthodes telles que les mesures administratives, les mesures techniques et l’équipement de protection individuelle (EPI).[8,9] Les mesures administratives comprennent l’établissement du calendrier, les programmes d’éducation, l’accès restreint et les panneaux d’avertissement.[9] Les endroits ombragés et les auvents font partie des mesures techniques pouvant être appliqués en milieu de travail.[9] Les vêtements, l’écran solaire et les lunettes de soleil font partie de l’EPI recommandé pour s’abriter du rayonnement solaire. En général, les mesures techniques sont préférables aux mesures administratives ou à l’EPI, cependant en certains cas l’EPI est l’unique option réalisable.[4]

Exposition environmentale

Les niveaux de rayons ultraviolets sont plus élevés dans les latitudes situées près de l’équateur. Dans les latitudes élevées, les niveaux de rayons ultraviolets maximum sont enregistrés pendant l’été lorsque le soleil est au plus haut «midi solaire».[4]

Les plus hautes altitudes ont une plus faible densité de l’air permettant d’absorber les rayons ultraviolets d’origine solaire; dans les régions montagneuses le niveau des rayons ultraviolets peut augmenter de 10 à 12 p. cent par élévation de 1000 mètres.[4,10]

En 1992, Environnement Canada a établi un indice UV[11] visant à informer les Canadiens de la force des rayons ultraviolets d’origine solaire. L’échelle de l’indice UV classe l’intensité des rayons ultraviolets de 0 à 11+ (bas à extrême). Les niveaux 11+ sont rares au Canada, mais l’indice UV peut atteindre 14 ou 15 dans les régions tropicales.[12,13] Les prévisions des niveaux de rayons ultraviolets sont accompagnées de recommandations correspondantes concernant les mesures de protection solaire.

Le sud des Prairies est l’endroit le plus ensoleillé du Canada, avec environ 2 400 heures de soleil par an.[14] Au contraire, St. John’s (Terre-Neuve), est la ville du Canada ayant le moins de soleil, avec une moyenne d’environ 1 512 heures par an.[14]

Exposition professionnelle

L’exposition au rayonnement solaire peut être dermale ou oculaire.

CAREX Canada estime qu’environ 1,7 million de Canadiens sont probablement exposés aux rayons ultraviolets d’origine solaire dans leur milieu de travail.

Tous les travailleurs exerçant leur métier à l’extérieur peuvent éventuellement être exposés au rayonnement solaire.[12] Les groupes industriels les plus importants pouvant être exposés comprennent le secteur de la construction, suivi du secteur agricole et des services aux bâtiments et maisons. Les plus grands groupes professionnels exposés au rayonnement solaire sont les agriculteurs, les gestionnaires d’exploitation agricoles, les assistants des métiers de la construction et les travailleurs de l’aménagement paysager et de l’entretien paysagiste.

D’autres catégories d’emploi pouvant également être exposés comprennent : les ouvriers forestiers, les pêcheurs, les mineurs des mines à ciel ouvert, les ouvriers de la construction et l’entretien des routes, les athlètes, les ouvriers de l’entretien, les ouvriers de pipeline, le personnel militaire et policier, les moniteurs de ski, les maîtres-nageurs, les travailleurs du pétrole, les facteurs, les géomètres, les marins et les travailleurs des voies ferrées.[5,12] Les gens qui travaillent à l’intérieur ne reçoivent que 10 à 20 p. cent de l’exposition annuelle que reçoivent les gens qui travaillent à l’extérieur.[10]

Selon une fiche de renseignements intitulée Burden of Occupational Cancer in Canada, l’exposition aux rayonnements solaires en milieu de travail cause annuellement environ 4 600 cancers de la peau non mélanocytaire, d’après les expositions recensées entre 1961 et 2001.[15,16] Cela représente 6,3 % des cancers de la peau non mélanocytaires qui sont diagnostiqués chaque année. La plupart des cancers de la peau non mélanocytaires liés à l’exposition aux rayonnements solaires en milieu de travail sont recensés chez les travailleurs des secteurs de l’agriculture et de la construction. En 2011, les nouveaux cas de cancer de la peau non mélanocytaire liés à l’exposition aux rayonnements solaires en milieu de travail représentaient des coûts d’environ 34,2 millions de dollars.[17]

Pour plus d’information, voir l’onglet expositions professionnelles (en anglais uniquement).

Le projet Sun Safety at Work Canada a conçu une série de ressources et d’outils que les lieux de travail peuvent utiliser pour cerner, évaluer et réduire le risque d’exposition aux rayonnements solaires en milieu de travail.

Sources

1. US Department of Health and Human Services. NTP 13th report on carcinogens for Ultraviolet Radiation Related Exposures (2014) (PDF)
2. Monographie du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Volume 55 (1997) (PDF)
3. Santé Canada. Rayonnement ultraviolet (2011)
4. Gouvernement du Canada. Qu’est que le rayonnement ultraviolet? (2012)
5. Gouvernement de l’Ontario. Rayonnement ultraviolet dans les lieux de travail (2009) (PDF)
6. Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail. Fiche d’information Réponses SST : Le rayonnement ultraviolet (2005)
7. American Conference of Governmental Industrial Hygienists. TLV® Guidelines (2015)
8. World Health Organization. Ultraviolet Radiation as a Hazard in the Workplace (2003) (PDF)
10. World Health Organization, World Meteorological Organization, United Nations Environment Program and the Internal Commission on Non-Ionizing Radiation. Global Solar UV Index: A Practical Guide (2002) (PDF)
11. Environment Canada. The UV Index and Ozone (2002)
12. Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail. Le cancer de la peau et le soleil (2015)
13. Toronto Public Health. Environment Canada’s UV Index (2004)
14. Current Results: Research news and science facts. Sunniest Cities in Canada (compiled from data from Environment Canada) (2011)
15. Labrèche F, Kim J, Song C, Pahwa M, Calvin BG, Arrandale VH, McLeod CB, Peters CE, Lavoué J, Davies HW, Nicol AM. “The current burden of cancer attributable to occupational exposures in Canada.” Prev Med 2019;122:128-39.
16. Occupational Cancer Research Centre. Burden of Occupational Cancer (2017)
17. Mofidi A, Tompa E, Spencer J, Kalcevich C, Peters CE, Kim J, Song C, Mortazavi S, Demers PA. “The economic burden of occupational non-melanoma skin cancer due to solar radiation.” J Occup Environ Hyg 2018;15(6):481-491.

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